La maison penchée grince, il y a ces gens autour d'une table avec leurs drôles de façons et tu es là, seule dans ton coin, à jouer de ce xylophone en bois, et ces gens ricanent, toi qui souhaites te faire discrète, voir disparaître. Née sans la vue ils te rejette, cette différence n'est pas acceptable.
Ils ont des masques de carnaval aux allures cadavériques, tu les imagines, tête d'animaux et silencieux, ô douce imagination.
La maison est vieille et fragile, un rien la ferait partir en cendres. Mise à l'écart, tout cela n'est pas supportable, les rires deviennent de plus en plus fort et l'on te pointe du doigt. Les moqueries, les regards, tout le négatif est sur toi petite fille au visage d'ange.
L'homme à la tête d'oiseau te jette sa cigarette au visage. S'en est trop, tu cours au loin dans la nuit en oubliant ton instrument, toi qui ignore tout du monde.
Tu te poses près d'une rivière, il y a ce drôle de poisson chat qui te dit de regarder derrière toi au loin. La maison brûle de mille feux, dans la fumée est dessiné cri et douleurs, c'est fini. Ta famille décimée tu les as dessinés à la peinture du sang dans tes pensées. Les masques fondent et tombent.
Jeune fille au visage d'ange mais aux cicatrices du diable.
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